Chasse gardée

Chasse gardée – Le territoire intime selon Nicolas Monjo

Avec Chasse gardée, Nicolas Monjo déploie une scène dense, théâtrale et traversée d'humour grinçant. Cette peinture acrylique et huile sur toile (89 × 116 cm) met en lumière l’un des terrains privilégiés de l’artiste : l’exploration des dynamiques humaines, de la promiscuité et des tensions souterraines qui animent nos espaces intimes.

La composition s’articule autour d’une femme assise sur un fauteuil, dont la posture tranquille contraste avec l’agitation qui s’empare du reste de la scène. Son masque turquoise, signature chromatique de Monjo, accentue son regard perçant, presque souverain. Une petite couronne stylisée au-dessus d’elle renforce cette impression de domination douce-amère, comme si elle régnait sur un territoire qu’elle seule comprend.

À ses côtés, sur le canapé, un enchevêtrement spectaculaire de corps nus s’entortille dans une danse étrange, à la fois comique et inquiétante. Bras levés, pieds en suspens, visages paniqués ou dissimulés derrière des mains : ce nœud humain évoque autant le chaos intérieur que la lutte pour l’espace. Il incarne une foule de pensées, de désirs et d’intranquillités qui bousculent le calme apparent de la scène.

Les détails symboliques, nombreux, nourrissent la lecture : la bouche ouverte criant un cœur, le lapin rose armé d’un couteau, le chien blanc aux dents serrées, la tête de squelette au sol, ou encore le poisson rouge désossé posé sur un plateau. Chaque élément est un clin d’œil à la violence douce, presque burlesque, qui traverse le quotidien. Tout ici semble animé d’une énergie intérieure où se côtoient le danger, l’absurde et l’attendrissement.

À l’arrière-plan, un tableau dans le tableau dévoile une maison isolée, un arbre nu et un ciel turquoise. Cette fenêtre fictive agit comme un contrepoint silencieux à l’agitation du salon : un espace lointain, inaccessible, peut-être rêvé.

Monjo joue subtilement avec la couleur : le jaune ocre saturé structure la tension émotionnelle, tandis que le turquoise apporte fraîcheur et ironie. Les chairs grises et granuleuses, signature de l’artiste, évoquent à la fois la vulnérabilité et la densité du vivant. Chaque regard, chaque texture semble sonder la complexité humaine.

Avec Chasse gardée, l’artiste questionne le territoire — celui du corps, de l’espace, de la psychologie. Le titre suggère l’idée de propriété, de limites à ne pas franchir, mais aussi l’instinct de protection. Ce territoire peut être un lieu physique, une émotion, une mémoire ou un lien.

Pour les collectionneurs d’art figuratif contemporain, cette toile représente une pièce majeure : narrative, expressive, symbolique et profondément humaine. Elle illustre avec force la capacité de Nicolas Monjo à mêler poésie, satire et introspection.

Acheter une œuvre originale de Nicolas Monjo

Acquérir Chasse gardée, c’est faire entrer une œuvre riche, vibrante et intelligente dans son espace de vie. Une peinture qui interroge, amuse et émeut — et qui s’impose comme un choix fort pour toute collection d’art contemporain.